Monographie (5):Note au sujet des Beni Foughal, les Beni Maad, les Ouled Nabet, et les Beni Segoual
Voici le texte ce cette note très intéressante - pour ma part j'y ai appris l'assassinat de Ahmed ben Khaled ben Habiles chef des Beni Foughal, assassinat commandité par Bou Akkas ben Achour.
Vous trouverez ensuite plus bas la photo de la partie correspondante du document. Il y a un mot que je n'ai pas réussi à déchiffrer, si vous arrivez à le lire envoyez-moi un mail svp.
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Note sur les Beni Four’al, les Beni Maad, les Ouled Nabot et les Beni Segoual.
Les Beni Maad, les Ouled Nabot et les Beni Segoual forment ensemble un système de montagnes qui se rapproche assez du fer à cheval et dont les deux extrémités
aboutissent à la mer en formant la vallée de l’Oued Mansouriah connue par les indigènes sous le nom de Ziama. C’est à l’entrée de cette baie que le Dey d’Alger avait fait établir un chantier pour
mettre en dépôt le chêne zan et le chêne blanc coupé par les kabyles et qui était transporté par mer à Alger. Le gouvernement Turc s’était réservé le monopole de ce commerce et avait nommé un
chef chargé de diriger tout ce service appelé par les habitants Kaïd –el-Karasta. Le dernier était bou Serk’ar. Il est mort et a laissé un fils aujourd’hui chez les Beni Mimoun. Les kabyles
transportaient les madriers jusqu’au chantier, au moyen de cordes convenablement disposées ils les trainaient à terre ; quand ils les avaient livrés ils en touchaient immédiatement le
montant. Les Beni Four’al transportaient les leurs, soit à la baie de Ziama, soit à celle de Blida* en face de l’île Cavallo située à trois lieues de
Djidjelli. Les habitants de cette ville allaient là pour acheter les bois nécessaires à la construction de leurs sandales**.
Le gouvernement Turc avait accordé à ces tribus la jouissance de plusieurs Azels***, moyennant un impôt annuel qu’ils payaient au Bey de Constantine. Les Beni Four’al avaient xxx d’une contenance de 3000 hectares, les Beni Segoual, les Ouled Nabot et les Beni Maad se partageaient les Azels Ouled Sidi Ali, Ouled Bou H’arrat, l’hammam de hemcha, l’Oued-el-cheb, les Beni Foud’a représentant une superficie de 1500 hectares cultivables.
Depuis la prise de Constantine, époque à laquelle Bou Akkas fit sa soumission, il s’empara par les armes, de tous ces azels, à l’exception de l’oued el-dehel loué par Ben Bah’med le Kahlifa et les Beni Foud’a par le Kaïd de Sétif. Ces tribus firent dans l’année plusieurs démarches soit à Constantine, soit à Alger et Djidjelli, auprès de l’autorité supérieure pour traiter de leur soumision, mais comme toujours ils ont mis pour condition première, la restitution de ces azels. Elles sont restées sans effet, attendu qu’on avait intérêt à ménager le grand dignitaire du Ferdjiouah. Bou Akkas, pour punir les Beni Fough’al de leurs démonstrations pacifiques, fit un exemple dans la personne du Cheikh Ahmed Ben Khaled qui fut assasiné par ses ordres à son retour de Constantine dans les Ouled Aïdoun.
Néanmoins, comme l’exploitation de ces forêts offrira un grand débouché au commerce, car le chêne zan est un bois excellent pour la construction des navires, et de tous les ouvrages exposés aux intempéries de l’air, on devra s’occuper sérieusement de cette question quand les relations pacifiques avec les kabyles le permettront.
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* baie de Blida : il s'agit de bordj blida - (devenu la ferme Andreux à l'époque française).
** définition de ‘sandale’ dans le Littré: sorte de bateau en usage dans le Levant et sur les côtes de l'Afrique septentrionale
***azel : terre domaniale