Bombonnel, le tueur de panthères (anecdote ne parlant pas des Beni Foughal)

Je m'éloigne un peu du sujet ici: Je ne vais pas vous présenter ici d'anecdote concernant les Beni Foughal - le livre d'aujourd'hui ne mentionne absolument pas la tribu.

Suite aux 3 articles consacrés à Jules Gérard, j'ai reçu des mails de lecteurs très intéressés par les histoires de chasse anciennes. Je publie donc aujourd'hui un article que j'avais gardé 'sous le coude' et consacré à Charles Laurent Bombonnel: grand chasseur de panthères, il écuma lui aussi l'Algérie à la recherche de (pauvres) bêtes à éliminer...J'ai découvert son livre par hasard, alors que je cherchais des livres parlant de la présence des panthères en Algérie.

 

Ce livre fut un succès en librairie, mais il me semble que la notoriété de Bombonnel n'égala pas celle de Jules Gérard. En tout cas, le livre est plus difficile à se procurer que 'La Chasse au Lion'- pour ma part j'ai pu en acquérir un exemplaire via e-Bay il y a quelques mois.

Bombonnel commença à chasser régulièrement vers l'age de 28 ans (vers 1844) à son retour en France après un séjour d'une dizaine d'années en Amérique qui lui permit d'accumuler une petite fortune personnelle. S'étant rendu en Algérie à la faveur d'un voyage d'affaires, il découvrit que ce pays était 'la terre promise des chasseurs', et qu'on pouvait y trouver 'une quantité prodigieuse de gibier de toute sorte, depuis la caille jusqu'au sanglier'. Mais l'animal qui le fascina le plus fut la panthère :

"
Pendant mon séjour à Alger on parlait beaucoup des panthères qui ravageaient le territoire des tribus voisines.
...
Dès ce moment, les perdreaux, les poules de Carthage, les lapins et les sangliers de la Métidja, les grand cygnes même du lac Haloula (il en était couvert alors) n'eurent aucun prix à mes yeux. Tout ce gibier me serait parti dans les jambes que, les bras croisés, je l'aurais tranquillement regardé fuir ou s'envoler.
Mes plus belles chasses d'autrefois me semblèrent du temps perdu. Un but plus grand, plus sérieux s'offrait devant moi: défendre l'Algérie contre un ennemi cruel, insatiable, qui sans cesse revient au pillage et qu'on ne peut arrêter, faire à moi seul la chasse à la panthère.
Cela devint chez moi une idée fixe, une préoccuppation du jour et la nuit, une manie, un besoin à assouvir.
"

Ce type de discours propre à faire frémir tous les amoureux de la nature est bien représentatif de l'époque...

Le journal de chasse se termine vers 1859. Donc, en termes de dates, on en déduit que Bombonnel aurait pu aller chasser dans les Babors récemment soumis. Il semble que cela n'ait pas été le cas: un seul épisode de passage en Kabylie est cité (en 1855) dans lequel on apprend que pour se rendre à Mansourah il dut contourner une zone de tribus insoumises.

Et voici maintenant un extrait du livre que vous pourrez télécharger (chapitre XV): le récit d'une partie de chasse qui faillit très mal se terminer, en 1855....

 

'La panthère du Corso, où faillit se finir mon journal de chasse'
Bombonnel, le chasseur de panthères
Bombonnel_1855.pdf
Document Adobe Acrobat 39.2 KB

'De la main gauche je tâche de me défendre'

(dessin accompagnant le récit du fichier pdf ci-dessus)

 

Pour finir, je fais figurer dans cet article certaines des gravures figurant dans le livre (elles sont plus belles à mon avis que celles qu'on trouve dans le livre de Jules Gérard):

 

Références
Le Tueur de Panthères
Charles Laurent Bombonnel
Librairie Hachette, Paris, 1921

Mots-clef du fichier pdf : ferme du Corso; chasse à la panthère;  Monsieur Billon; Tribu Ben Assenatt;  combat avec une panthère; docteur Bodichon; prefet d'Alger;