Conquête des Babors (5) : amélioration des routes et des chemins
Un des objectifs prioritaires de la conquête était d'amélioration de l'état des routes et des chemins, de manière à permettre à l'armée de se frayer un chemin vers les zones à conquérir, pour ensuite permettre un meilleur quadrillage du territoire.
Randon explique ainsi dans ses mémoires que lors de la deuxième phase de la conquête des Babors, la division Mac Mahon eut énormément de difficultés à progresser, et dut envoyer en avant les troupes du génie, afin que celles-ci déplacent des rochers et élargissent les chemins existants. Malgré ces efforts, les bataillons ne purent avancer que très lentement, et au prix d'efforts considérables. (je n'ai pas eu le temps de recopier ce passage à la BNF, j'essayerai de le retranscrire ultérieurement).
Voici encore d'autres extraits des mémoires de Randon à ce sujet:
Telle fut la première période de la campagne. Cette soumission de la kabylie des Babors eut un tel retentissement que les tribus situées en l'Oued Agrioun et l'Oued Djindjen, dont les dispositions à notre égard étaient auparavant fort douteuses, s'empressèrent d'aller au-devant du gouverneur général et de lui assurer de leurs pacifiques intentions. Non seulement elles payèrent aussitôt leurs impôts, ce qu'elles n'avaient jamais fait, malgré leur semblant de soumission en 1850; mais elles consentirent à élargir et à rendre viables les étroits sentiers par lesquel nos colonnes devaient traverser le pays. Un millier de pelles et de pioches leur furent prêtées à cet effet par le génie.
Immédiatement après la fin de la campagne militaire:
" Avant l’expédition, Djidjelli étouffait dans son insuffisant territoire. Si la mer lui était ouverte, cette ville n’avait aucun débouché côté
terre.
...
Le 20 (juin), le gouverneur général porta la division de Mac Mahon à Nerkar, en passant par le col de Chehenna. Le général Bosquet avait dressé ses tentes à Fedj El Arba, chez les Beni Asker. Dès que
les communications furent établies entre les deux divisions, les officiers du génie se mirent à reconnaître le pays, afin de déterminer la meilleure direction de la route, et les reconnaissances
faites, on se mit a l’oeuvre sans retard. Plusieurs camps furent formés pour mettre les troupes à portée de la portion de route qu’elle devaient ouvrir.
…
En prévision de ces travaux, huit mille outils avient été préparés d’avance, et huit mille hommes s’en saisirent, et ce formidable atelier eu bien vite raison, des rochers qu’on brisa, des ravins qui
furent comblés, des rivières qu’on enchaina par des ponts. "
Références : Mémoires du Maréchal Randon - voir la bibliographie du site.